«Finalement, l'architecture est une profession dangereuse parce qu'elle constitue un mélange empoisonné d'impuissance et d'omnipotence, au sens où l'architecte s'abreuve presque toujours de rêves et de fantaisies mégalomaniaques qui dépendent à la fois d'autres intervenants et des circonstances, pour les imposer et les réaliser.»Convertir l'optimisme en danger et laisser celui?ci s'exprimer procède d'une forme de créativité dont on peut dire qu'elle a toujours figuré au coeur du programme architectural de Rem Koolhaas. Toutefois, ce principe n'a jamais été aussi clairement explicité que dans ce livre-manifeste. Les spectaculaires affirmations et les implacables défis y sont développés tout au long de ces «conversations» avec les étudiants de l'école d'architecture de la Rice University à Houston. Datés de janvier 1991, ces échanges n'ont rien perdu de leur fulgurance et de leur actualité.L'optimisme de Koolhaas est dual: il affirme non seulement que l'architecture doit se détourner de la vanité et du narcissisme confortables qui continuent à l'isoler des réalités historiques, mais également que la réflexion architecturale doit se recentrer sur la découverte de nouveaux potentiels et dans la ligne des forces de modernisation et des inévitables transformations en cours. Rem Koolhaas s'est d'abord installé à New York en 1972 où il devient membre du Manhattan's Institute for Architecture and Urban Studies. Il fonde l'Office for Metropolitan Architecture (OMA) et poursuit son activité d'architecte depuis Rotterdam. Le Pritzker Prize lui est attribué en 2000 pour l'ensemble de son oeuvre architecturale. Dès 1978 il publiait son célèbre manifeste New York délire (Parenthèses, 2002).