Publié dans le cadre de l'exposition «?Les universalistes, 50 ans d'architecture portugaise?», cet ouvrage affirme l'existence d'un «?universalisme?» particulier et latent dans la façon dont les meilleurs architectes portugais ont créé leurs œuvres. Dans un équilibre assumé entre l'héritage universel de l'histoire de l'architecture et les contraintes géographiques et culturelles des lieux où ils proposaient de construire, ces architectes ont exercé une fusion cohérente et critique entre le global et le local. Cet universalisme «?autre?» - distinct de celui du Siècle des Lumières - est aussi le résultat d'un contact continu avec une géographie et une culture de «?l'autre?», basé sur le voyage, la colonisation, la diaspora ou l'émigration.Cette condition à la fois hétérodoxe et hétéronomique - «?être moi et l'autre?», mais aussi «?être d'ici et du monde?» - a été identifiée par plusieurs essayistes dans la philosophie aussi bien que dans la littérature ou les arts, à travers les œuvres de créateurs tels?: Fernando Pessoa, Miguel Torga, Agostinho da Silva ou José Saramago en littérature?; Amadeo de Souza Cardoso, Almada Negreiros, Maria Helena Vieira da Silva ou Paula Rego en arts plastiques?; Manoel de Oliveira, Paulo Rocha, João César Monteiro, Pedro Costa, Miguel Gomes et João Salaviza en cinéma.Les travaux d'architectes de premier plan comme Fernando Távora, Alberto Pessoa, Manuel Taínha, Pancho Guedes, Nuno Teotónio Pereira, Nuno Portas, Álvaro Siza, Alcino Soutinho, Eduardo Souto de Moura, João Luis Carrilho da Graça, Manuel Graça Dias, et de quelques-uns des jeunes architectes les plus prometteurs sont réunis ici dans un ouvrage de référence très richement illustré qui donne à voir et à penser cet (alter) universalisme. Un universalisme qui ne relève pas d'un courant, d'une école ou d'un style, mais d'une éthique particulière, un dialogue avec le monde?; dialogue qui a permis à ces architectes d'envisager l'universel comme «?le local moins les murs?» (Miguel Torga).