Ce livre analyse l’abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Il rappelle ce que cette « économie de la connaissance » a coûté aux travailleurs manuels et aux catégories peu diplômées, condamnées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel. Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, les classes populaires sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. L’histoire mondiale récente – des mandats de Trump et de Bolsonaro aux élections de Biden et de Macron – n’a fait que confirmer les analyses de l’auteur.En France aussi, la méritocracie s’est installée, avec l’absence de complexes qui la caractérise, mettant à mal les services publics, faisant du marché du travail un marché contractuel profondément défavorables aux petits salariés, démantelant le syndicalisme. En France aussi, en se concentrant sur le vote des statuts sociaux les plus hauts, la « gauche » a pavé la voie (royale) à l’extrême droite. L’Élysée ne connait pas encore le même sort que le bureau ovale – jusqu’à quand?