Le lien entre l’univers pénitentiaire de Fontevraud et le geste littéraire de Jean Genet est étroit. Comment ne pas évoquer l’oeuvre de l’écrivain pour présenter Fontevraud dans son état d’abbaye-prison durant plus de 150 ans? Si Le Miracle de la rose reste un univers imaginaire, la centrale pénitentiaire de Fontevraud est réalité.L’abbaye avec ses cloîtres, ses cours, ses allées, ses celliers a collé aux exigences de l’enfermement carcéral. Les traces de l’organisation pénitentiaire qui concernait des milliers de détenus - hommes, femmes et enfants - et mobilisait toute une communauté de familles de surveillants qui habitaient hors les murs ont été effacées et gommées.Mais il est possible ici de dessiner les contours de cette pièce du puzzle de l’histoire de l’abbaye pour conduire le visiteur, pas à pas, dans la découverte du rôle et de la place de la centrale dans le paysage pénitentiaire français. En levant le voile, le visiteur découvre aussi un « patrimoine noir » qui aurait sans doute disparu sans son rôle de prison. C’est à cette autre rencontre avec l’abbaye dans son corset de fer que ce double portrait convie.