Producteur de films, Nicolas Brevière s’est plongé corps et âme dans la décennie des années 1980, période foisonnante, passionnante, emblématique de l’évolution de l’industrie et du patrimoine artistique du cinéma français. Une période riche de bouleversements, dont les effets se font encore sentir de nos jours. Se posant comme questions comment produisait-on le cinéma français, quels risques prenait-on, pourquoi cela marchait (ou ne marchait pas), l’auteur s’est aussi penché sur des films qui ont marqué son adolescence de cinéphile: Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais (1980), Possession d’Andrzej Zulawski (1981), L’homme blessé de Patrice Chéreau (1983), Les nuits de la pleine d’Eric Rohmer (1984)... Qui les « fabriquait »? Avec quel argent? Quelles audaces? Quels résultats? Un écrit qui ne serait ni « théorique » ni un guide « pratique » sur la production de film, ni un livre témoignage de producteurs sur leurs croustillantes anecdotes de tournage. Mais plutôt, un portrait vivant du cinéma de cette époque en prenant à bras le corps des sujets qui l’ont agité, en partageant l’expérience de producteurs dont certains sont encore en activité, en parlant de films qui aujourd’hui sont devenus des « classiques ». 10 ans qui permettront de parler de la prise en charge du politique dans les affaires du cinéma (1981), de la vidéo (1982), de la concentration de l’exploitation (1983), de la fragilité de la distribution indépendante (1986) et cela, croisé avec un portrait d’un producteur emblématique de l’année en question (Marie-Laure Reyre pour 1981, Margaret Ménégoz pour 1983, Jean-François Lepetit pour 1985, Alain Rocca pour 1989) et nourri par un film marquant (Le pont du Nord en 1982, L’homme blessé en 1983, Shoah en 1986) etc.