LE LIVREJoseph Mallord William Turner (1775-1851) est, avec John Constable, son contemporain, le plus grand peintre anglais du XIXe siècle. Fils d’un barbier-perruquier londonien, il s’illustre d’abord par ses aquarelles de paysages. À 26 ans, il est le plus jeune artiste jamais élu à la Royal Academy. Commence alors une longue et prolifique carrière. Carnet de croquis en main, il n’aura de cesse de parcourir la Grande-Bretagne, mais aussi l’Europe, des Alpes aux rives du Rhin, de Calais à Rome, de Nantes à Venise en quête d’émotions visuelles propres à nourrir ses recherches picturales. Il échappe peu à peu aux traditions académiques, ses réflexions sur la composition et la couleur le conduisant à l’invention de formes radicalement nouvelles. Sa peinture capte désormais des impressions, des atmosphères fugitives, où les figures se font évanescentes. Cet embrasement progressif donne à ses sujets une dimension onirique et fantastique dont ses contemporains ne saisiront pas la portée visionnaire, à l’exception notable de John Ruskin, qui dès 1840 le hisse au panthéon des artistes anglais. À sa suite Moreau, Monet, Pisarro, Renoir ou Ensor... Prendront la mesure de la modernité du peintre et Pluie, Vapeur et Vitesse deviendra une sorte de talisman pour le groupe des impressionnistes.Dans ce livre, John Gage retrace brillamment le parcours intellectuel et les centres d’intérêt qui ont nourri l’œuvre de Turner. À travers une approche thématique, il explore son génie à sublimer l’héritage des maîtres du passé pour ouvrir à la peinture des horizons singuliers.