« Ma fille aime se cacher comme un escargot dans sa coquille. C’est alors difficile pour moi de la retrouver.Ma fille est gaie comme un pinson. Mais, parfois, elle est triste comme un petit phoque. »Les broderies à la main que l’on retrouve au fil des pages de ce livre se transforment en des envers étonnants et nous content, de manière symbolique, l’histoire de ce qui se cache au fond de l’être humain. Les animaux s’y métamorphosent en d’autres animaux, aux caractéristiques opposées. Et le dénouement nous bouleverse.Où est ma fille? d’Iwona Chmielewska (Dans ma poche, Les yeux, La Mésaventure)est une histoire construite au moyen de patchworks et de collages et leurs envers. On y voit le « devant », élégant, et juste après, les points de coutures et les doublures, éléments cachés et invisibles pour ceux qui se contentent de regarder un seul côté, qui ne voient que la surface des choses. « Ce livre est comme un jeu de cache-cache qui tente de décrire la nature d’un enfant, une petite fille. Comment regardons-nous cette enfant, que voyons-nous en elle? Mais il se demande aussi ce qui se cache sous la surface et à quel point nous gouvernent les schémas avec lesquels nous percevons le monde.Dans le livre d’Iwona Chmielewska, l’ordre des choses est inversé: L’héroïne qui y est décrite et que l’on cherche tout au long du livre, n’apparaît qu’à la toute fin de l’histoire. Dans un premier temps, le lecteur fait connaissance de sa « doublure », et il voit ensuite seulement ce qui aurait constitué son essence, s’il avait rencontré son regard dès le début. »« L’organza blanc ainsi que tous les chiffons qui ont servi à la réalisation de ce livre proviennent de divers magasins très populaires en Pologne, qui vendent des vêtements d'occasion originaires d’Europe de l’Ouest. Le bout d’organza était suspendu on ne sait où, en guise de rideau. Dans ce livre, des morceaux de shorts masculins, de taies d'oreiller, de rideaux, de mouchoirs, de pyjamas, de longues jupes et de robes de petites filles, utilisés on ne sait où par on ne sait qui, ont été rassemblés et cousus ensemble. Je crois que tous ces tissus sont marqués, d’une certaine manière, des expériences et de l’énergie des gens qui les ont un jour utilisés. » (Iwona Chmielewska)