Pour mieux observer sa future épouse, un jeune homme imagine de se présenter à elle sous la livrée de son valet qui lui-même s’habillera en maître; or la jeune fille, de son côté, a eu la même idée, et se fait passer pour sa femme de chambre, qui elle-même jouera son rôle. Le hasard a ouvert le jeu à l’amour, et le jeu de l’amour est d’aller aussi bien où on ne l’attendait pas.Depuis sa création en 1730, la pièce s’est imposée comme le chef-d’œuvre de Marivaux qui séduit par l’harmonieux équilibre entre une forme dramatique inspirée de la comédie italienne et une intrigue de drame bourgeois. Un charmant badinage? Sans doute. Mais qui ne va pas sans questions: l’amour est-il bien naturel? ignore-t-il les barrières sociales? Chacun vaut-il par ce qu’il est ou par ce qu’il paraît? Le Jeu de l’amour et du hasard nous conduit au-delà du marivaudage: « c’est une bagatelle qui vaut bien la peine qu’on y pense ».Edition de Patrice Pavis.