…tiraillé par l’inquiétude, Créon ne cesse d’être dans le tremblement. Presque toutes ses décisions, qu’il prend sous l’empire de la violence à laquelle on le contraint, ont l’air, une fois prises, de l’étonner, de l’épouvanter lui-même. Rien d’autre qu’une insurmontable faiblesse ne motive, ni n’anime ces gens qu’on voit tous les jours se démener dans l’espoir d’accaparer quelque pouvoir.LOUIS CALAFERTELouis Calaferte a écrit 26 pièces de théâtre entre 1950 et 1993, dont CREON en 1965.Baroque, c’est en effet tout le théâtre de Louis Calaferte qui l’est si baroque désigne un théâtre de l’écart, un théâtre non traditionnel, un théâtre figural. Les drames qui s’yjouent ne sont pas des morceaux de la réalité, mais des métaphores de la vie sociale, construites pour interroger notre vie sociale bien réelle. De ce point de vue, tout le théâtre de Calaferte est bien un théâtre non conformiste, dans sa structure, dans ses propos, dans ses images...HERVE BISMUTH