Le discours du Nobel d'Olga Tokarczuk, dont la parole est à la fois lucide et porteuse d'espérance.La complexité grandissante du monde, l'interdépendance largement insoupçonnée de tous ses éléments, voilà qui exige, selon Olga Tokarczuk, « de nouvelles façons de raconter le monde ». Et si les deux premières décennies du siècle ont été le triomphe des séries télé, il est certain que la littérature n'a pas dit son dernier mot. Elle est la mieux à même de travailler à partir de fragments, de révéler un spectre plus large de la réalité, pour autant qu'elle se libère du vieux moi-narrateur.Le « tendre narrateur », c'est l'invention d'une quatrième personne du sujet, une voix à la fois impersonnelle et douée de tendresse, « la plus modeste forme de l'amour », celle qui permet de porter attention à tout ce qui n'est pas soi ¿ les autres, les animaux, les éléments ¿, avec la conscience « un peu mélancolique » d'une communauté de destin.Suivi d'un texte intitulé Comment les traducteurs sauvent le monde, et d'un inédit sur la période du confinement, La Fenêtre, dans lequel l'auteure expose les craintes et les espoirs que lui inspire l'avenir.