Les misères du soldat en campagne. Tel est le thème central de cette correspondance inédite échangée durant la Guerre de Crimée (1854-1856) entre le capitaine Sébastien Poirot, du 9e régiment de cuirassiers, et son épouse Léonie, restée à Châlons-sur-Marne. Envoyé d'abord en Turquie, l'officier, confronté à un univers dont il ne comprenait pas le sens, n'était nullement préparé à bivouaquer dans la chaleur ou le froid, et à vivre dans un milieu où le choléra faisait des ravages. Vécue comme un arrachement, la guerre, qu'il n'avait encore jamais vue, fut prétexte à vivre dans le souvenir d'une épouse que l'ennui et la peur étreignaient. Il tentait de poursuivre une impossible vie de couple auprès de camarades tout aussi déroutés que lui. Émaillée d'anecdotes parfois savoureuses, cette correspondance se présente ainsi à la fois comme une étude de société et comme un hymne à l'amour au milieu des préparatifs de la guerre.